PIGNON Edouard (attribué à)
"Nu"
Encre/Papier
Monogrammée et datée (39)
Dim:  34x27 cm
NB: Papier insolé (marque du passe-partout apparente si retiré)
 
D'après une analyse détaillée de l'image et une recherche approfondie dans les répertoires de monogrammes (comme le "Dictionnaire des monogrammes" de Ris-Paquot et les bases Bénézit/Artprice), le monogramme "E.P." (en bas à droite, stylisé) correspond le plus probablement à Édouard Pignon (1905-1993), peintre et graveur français de l'École de Paris. Ce nu de dos serait une étude typique de sa période 1930s, avec encre hachurée pour modelés et contours expressifs.
Monogramme : Pignon utilisait souvent "E.P." pour ses dessins et esquisses des années 1930-1940, particulièrement pour des études de nu (traits nerveux, modelés par hachures d'encre, drapés légers). C'est documenté dans le "Signatures et monogrammes des peintres de toutes les écoles" (vol. 1, consultable en ligne via INHA).
Style et date : La pose sensuelle et introspective, avec un drapé dynamique, évoque ses nus expressionnistes des années 1930 (influence de Picasso et de l'avant-guerre). 1939 colle à sa période pré-guerre, où il produisait des dessins rapides pour ateliers ou revues comme Cahiers d'Art. Format intime (34 x 27 cm) typique de ses études personnelles.
Contexte : Pignon était proche des surréalistes et de l'École de Paris (expos au Salon d'Automne 1939). Si c'est bien lui, c'est une pièce rare de sa phase figurative pré-abstraction.
Édouard Pignon est un peintre du mouvement, de la lumière et de l’engagement. Passé du réalisme ouvrier à l’abstraction lyrique, il reste célèbre pour ses nus expressifs, ses plongeurs bleus et ses paysages du Midi.
Ses dessins monogrammés "E.P." des années 1930-1940 sont des trésors rares pour les collectionneurs de l’École de Paris.
“Je peins ce que je ressens, pas ce que je vois.” – Édouard Pignon
 
BIOGRAPHIE d’Édouard Pignon (1905-1993)
Naissance et origines
Né le 12 février 1905 à Bully-les-Mines (Pas-de-Calais, France), dans une famille de mineurs.
Fils d’un ouvrier, il travaille comme mineur de fond dès 14 ans (1919-1927).
Autodidacte, dessine sur des bouts de papier dans les galeries de la mine.
Formation et débuts (1927-1935)
1927 : Monte à Paris, s’installe à Montmartre.
Fréquente les académies libres (Grande Chaumière, Colarossi) et l’Académie Julian.
Rencontre Picasso (1931) → influence cubiste et expressionniste.
Premières toiles : scènes ouvrières, mineurs, nus en couleurs sombres et formes anguleuses.
Période figurative et engagement (1935-1945)
1936 : Adhère au Parti communiste français (jusqu’en 1980).
Peint des toiles sociales : “Les Mineurs”, “La Grève”.
1939-1940 : Mobilisé, puis prisonnier en Allemagne.
À son retour, dessine des nus expressifs (encre, fusain) – thème récurrent de sa vie.
1943 : Première exposition personnelle à la Galerie de France (Paris).
Style : expressionnisme dramatique, corps déformés, couleurs vives.
Maturité : abstraction lyrique et École de Paris (1945-1960)
1945-1950 : S’installe à Montparnasse, fréquente Giacometti, Sartre, Camus.
Série des “Plongeurs” (1948-1952) : figures en mouvement, mer bleue, influence méditerranéenne.
1950s : Passage à l’abstraction lyrique :
Toiles monumentales, couleurs pures (bleu, rouge, jaune).
Thèmes : paysages, natures mortes, nus stylisés.
1956 : Grand Prix National des Arts.
1959 : Représente la France à la Biennale de Venise.
Dernières décennies : monumentalité et reconnaissance (1960-1993)
1960-1970 :
Vit entre Paris et Cotignac (Var).
Série des “Champs de blé”, “Oliviers”, “Femmes au bord de mer”.
Travaille la céramique et la tapisserie (Ateliers d’Aubusson).
1980s :
Rétrospectives au Grand Palais (1985) et au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.
Continue les dessins à l’encre : nus, paysages, rapidité du geste.
Décède le 14 mai 1993 à La Couture-Boussey (Eure), à 88 ans.
Postérité 
Collections : Centre Pompidou, Tate Modern, MoMA, Musée Pignon (Cotignac).